"A la fin des années soixante, alors que j'avais cinq ou six ans, Baba décida de bâtir un orphelinat. Je tiens cette histoire de Rahim khan, qui me raconta comment, bien qu'il n'eût aucune expérience en la matière, mon père traça lui-même les plans du bâtiment. Les sceptiques tentèrent de le raisonner et le pressrent d'engager un architecte. Il refusa bien sûr, et chacun secoua la tête avec consternation devant son entêtement. Puis il mena son projet à bien, et chacun hocha cette fois la tête avec respect devant son air triomphant. Baba finança personnellement la construction d'un édifice d'un étage, à deux pas de l'avenue Jadeh-Maywand, au sud de la rivière de Kaboul. Toujours selon Rahim khan, il paya tout de sa poche - les ingénieurs, les électriciens, les plombiers et les ouvriers, sans parler des autorités municipales, à qui il convenait de "graisser la patte".
"La construction de l'orphelinat dura trois ans. J'avais huit ans à la fin des travaux. Je me souviens que, le jour précédant l'inauguration, Baba m'emmena au bord du lac Kargha, à quelques kilomètres au nord de Kaboul. Avant de partir, il voulut m'envoyer chercher Hassan, mais je mentis en prétendant qu'il avait la courante. Je voulais mon père pour moi tout seul. Lors d'une excursion à cet endroit, Hassan et moi nous étions amusés à lancer des cailloux et lui avait réussi huit ricochets alors que je n'en avais pas totalisé plus de cinq. Baba avait tapoté Hassan dans le dos. Il lui avait même passé un bras autour des épaules."
Suite de la dégustation
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