6 juin 2007

Geisha. Arthur Golden


"Pour clore la matinée, j'étudiais la cérémonie du thé. On a écrit maints ouvrages sur le sujet, aussi ne vais-je pas entrer dans les détails. Pour l'essentiel, sachez que la cérémonie du thé est célébrée par une ou deux officiantes. Assises devant leurs invités, elles préparent le thé de façon traditionnelle. Elles utilisent de jolies tasses, des fouets en bambou. Même les invités s'intègrent au rituel, car il y a une façon de tenir sa tasse, et une façon de boire le thé. Ne pensez pas que l'on s'assoie pour boire une tasse de thé. Il s'agit davantage d'une danse, d'une méditation, qui se pratique assis sur ses talons. Le thé - des feuilles réduites en poudre - sera battu dans l'eau bouillante jusqu'à former un breuvage vert et mousseux, ou "matcha", très peu apprécié des étrangers. Ce thé ressemble à de l'eau savonneuse de couleur verte. Il a un goût amer, auquel il faut s'habituer."

"Aussi continuai-je à servir du thé, jusqu'au moment où Mameha estima que j'exposais mon bras avec le naturel requis. Il ne s'agissait pas de remonter ma manche jusqu'au coude, c'eût été ridicule, mais d'écarter cette manche avec désinvolture, et de profiter de l'occasion pour montrer quelques centimètres de chair supplémentaires. D'après Mameha, la partie interne de l'avant-bras étant la plus émouvante, j'allais devoir m'arranger pour que les hommes l'entrevissent.

Elle me demanda de recommencer, en imaginant cette fois que je servais le thé à la maîtresse de l'Ichiriki. Je découvris mon bras de la même façon que tout à l'heure. Mameha fit la grimace.

- Enfin Sayuri, je suis une femme ! s'écria-t-elle. Pourquoi exhibes-tu ton bras comme ça ? Tu essaies probablement de me rendre jalouse ?

- De vous rendre jalouse ?

- Que pourrais-je penser d'autre ? Tu me montres combien tu es jeune et belle, alors que je suis déjà vieille et décrépite. A moins que tu n'aies voulu être obscène...
- Obscène ?

- Pourquoi aurais-tu exposé le dessous de ton bras avec une telle ostentation ? Tu pourrais aussi bien me montrer la plante de ton pied ou l'intérieur de ta cuisse. Si je vois un bout de chair par hasard, ça va. Mais me montrer ton bras de façon aussi ostentatoire !"

3 commentaires:

Guj a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Guj a dit…

Some years ago, on my way to the theater, I saw a little girl weeping on the Sunagawa. I stopped to buy her a cup a sweet ice...

En attendant d'avoir l'occasion de lire le livre, je viens tout juste de découvrir la vie de Chiyo sur écran avec "Memoirs of a Geisha". Un film plutôt pas mal du tout, rather "interesting" quant à la culture japonaise (de l'époque), des images magnifiques du soleil levant, et puis la folie des interdits et des sentiments bridés (sans jeu de mots...)

Aude a dit…

...ça m'a l'air plutôt pas mal.. j'aime beaucoup l'extrait en tout cas.
J'ai vraiment l'impression que tu lis , que dis-je ? que tu DEVORES 10-15 livres à la fois !
j'espère qu'il te reste assez de place pour les pâtes carbo !